Personne qui veut toujours plus : nom de cette personne et signification

Une statistique brutale : selon plusieurs études, près d’un tiers des personnes interrogées avouent ne jamais se sentir rassasiées, quel que soit le domaine. Ce n’est pas juste un trait de caractère ou une fantaisie passagère : le besoin d’accumuler, de toujours viser plus haut, porte un nom, une histoire et des conséquences bien concrètes.

Une personne animée par le désir constant d’accumuler davantage porte un nom précis dans la tradition philosophique : la pléonexie. Ce terme désigne un appétit insatiable, distinct de la simple envie ou de l’avidité ordinaire.La notion existe depuis l’Antiquité et s’est imposée dans de nombreux débats moraux et sociaux. Les distinctions entre la pléonexie, la cupidité ou le consumérisme révèlent des nuances essentielles pour comprendre ses mécanismes et ses effets, tant sur le plan individuel que collectif.

Pléonexie : comprendre le désir insatiable d’avoir toujours plus

La pléonexie ne relève pas seulement du jargon philosophique. Elle décrit ce moteur intérieur qui pousse certains individus à dépasser sans cesse la simple recherche de confort ou de sécurité. Le mot « pléonecte », utilisé depuis l’Antiquité, désigne celui ou celle qui ne trouve jamais de limite : ce n’est pas juste une manière d’exagérer, c’est un engrenage qui finit par tout emporter sur son passage.

Les formes que prend ce comportement sont multiples. Certains amassent les biens matériels, d’autres poursuivent la reconnaissance ou le succès, et il y a ceux qui cherchent sans relâche le contrôle dans tous les domaines de leur vie. La pléonexie ne se limite donc pas à l’argent. Elle se glisse dans le besoin de pouvoir, d’influence ou de prestige. Ce n’est pas la richesse en soi qui la caractérise autant que l’incapacité à gérer la soif d’« avoir plus ». À la maison ou au travail, ce besoin démesuré finit par bouleverser les proches. Cataloguer le pléonecte de cupide ou d’avide d’argent est tentant, mais sa véritable force réside dans l’élan irrépressible à ne jamais s’arrêter, même quand tout semble comblé.

Certains lui attribuent aussi des noms comme insatiabilité, appétit insatiable, goinfrerie… Mais aucun de ces mots ne capte pleinement le phénomène. Côté psychologie, la pléonexie s’apparente parfois à une parade face à un sentiment de vide ou à une insécurité de fond. Un mécanisme pour combler un manque, sans jamais y arriver.

Voici quelques aspects récurrents de ce comportement :

  • Comportement compulsif : impossibilité de se satisfaire de ce qui est déjà acquis.
  • Recherche permanente : le plaisir s’évanouit dès que l’objectif est atteint, et la quête repart aussitôt.
  • Effet sur l’entourage : conflits, mise à l’écart, incompréhensions fréquentes.

La pléonexie appartient donc aux troubles du désir, mais possède une logique propre : la frontière se dissout, l’accumulation devient le but, qui prend le pas sur toute tentation passagère.

En quoi la pléonexie diffère-t-elle de la cupidité ou de l’oniomanie ?

Ce serait une erreur de placer la pléonexie, la cupidité et l’oniomanie dans le même panier. Chacun de ces mots recouvre une réalité différente. La cupidité, dans sa définition classique, vise la possession, argent, biens, pouvoir, et fonctionne par calcul, presque comme un gestionnaire froid de l’excès. Face à cela, le pléonecte brise le cadre : il ne cherche pas seulement à amasser, mais à repousser sans fin les limites, comme s’il n’existait pas de scénario où s’arrêter serait une option; la logique change de base.

Pour éclairer ces différences, voici comment se distinguent les principaux profils :

  • Cupidité : recherche rationnelle du gain, chaque geste vise à maximiser l’avantage matériel.
  • Pléonexie : désir infini, frontières effacées, engrenage sans repos ni contentement.
  • Oniomanie : achats répétés, compulsifs, souvent en réponse à une angoisse ou une pression diffuse.

L’oniomanie, étroitement liée à la logique du consumérisme ambiant, se traduit généralement par une frénésie d’achats dont la seule finalité est de calmer une agitation interne, parfois jusqu’au surendettement. La pléonexie, au contraire, déborde de tous côtés : biens, pouvoir, validation sociale. Là où le cupide se montre calculateur, le pléonecte est happé par une dynamique qui le déborde, au prix, parfois, de l’équilibre personnel et du bon sens.

Au fond, la cupidité compte, l’oniomanie subit, la pléonexie engouffre sans se lasser. Aucun mot ne traduit parfaitement cette intensité et ce sentiment d’insuffisance permanente.

Conséquences psychologiques et sociales d’une soif sans limite

La pléonexie ne se résume jamais à une lubie discrète. Elle impose un mode de vie où le besoin de toujours plus prend la main sur tout le reste. Sur le plan psychologique, la pression ne retombe jamais : le sentiment d’accomplissement, quand il surgit, ne dure pas et cède la place à la frustration. Pour beaucoup de spécialistes, cette fuite en avant traduit une tentative d’échapper à une inquiétude intérieure, une façon de masquer un vide que rien ne comble vraiment.

Les effets sur la santé mentale ne sont pas anecdotiques. On constate souvent l’apparition d’un cercle vicieux : la recherche de plus épuise, parfois jusqu’au burn-out, notamment chez ceux qui subissent la compétition dans leur travail ou leur environnement. Être sous le regard constant des autres peut amplifier la sensation de devoir toujours se dépasser, sans point d’arrêt et avec une anxiété croissante.

L’impact social se mesure lui aussi. La pléonexie conduit à l’isolement. Vouloir la réussite, le prestige ou le contrôle coupe l’élan des relations honnêtes. La confiance s’effrite, les liens se distendent. Les études en sciences sociales observent une montée de l’individualisme, que ce phénomène aggrave. Moins de cohésion, plus de suspicion, la dynamique de groupe en sort affaiblie.

Jeune femme avec sacs de shopping dans une rue animée

De l’Antiquité à aujourd’hui : exemples marquants de pléonexie dans l’histoire et la culture

La pléonexie ne date pas d’hier. Platon, vers le IVe siècle avant J.-C., pointe déjà ce « désir d’avoir toujours plus que les autres » dans ses textes. En Grèce antique, cette passion d’accroître ses richesses passait pour un danger collectif, mettant en péril l’équilibre de la cité. Plus tard, les penseurs chrétiens y verront l’un des péchés les plus graves, et le Moyen Âge confère au cupide le statut de repoussoir, reflet d’un monde menacé par ses propres excès.

Arrivent la Révolution française et ses bouleversements : l’idéal de réussite prend une place centrale, mais la pléonexie demeure tapie à l’arrière-plan. Avec le capitalisme, la course au « toujours plus » s’accélère. Industriels, banquiers, grandes figures romanesques deviennent les symboles de cette surenchère. Le XXe siècle célèbre la société de consommation, où la surabondance devient la norme, dopée par la publicité, la quête de l’image et la performance à tout prix.

Les années 1980 glorifient le « self-made man », prêt à déplacer des montagnes pour franchir les échelons. Dès l’enfance, la pression du succès s’installe, entretenue par le désir parental de voir ses enfants percer, quitte à perdre le sens de la mesure. Aujourd’hui, dans des villes comme Paris, les cliniques observent l’afflux grandissant de personnes tourmentées par la pléonexie, preuve que ce mal ne cesse de gagner du terrain, sous des formes renouvelées et parfois inattendues.

Qui sait, peut-être qu’un jour la société apprendra à reconnaître cette soif d’accumulation pour mieux s’en détacher. En attendant, chacun continue d’avancer, libre de choisir ce qu’il souhaite vraiment laisser au bout du chemin.

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